Comment contribuer à la transition énergétique à son échelle ?
Réchauffement climatique, épuisement des ressources naturelles… face à ces grands défis, la transition énergétique apparaît comme la seule solution. Cette transition, d’une importance capitale, doit se vivre au niveau collectif, par l’intermédiaire des États et des institutions. Mais elle se vit aussi au niveau individuel : la consommation en électricité des foyers correspond à 1/3 de la consommation électrique française !
Qu’est-ce que recouvre la notion de transition énergétique, et à quelles transformations invite-t-elle ? Comment contribuer de manière individuelle à ce changement de modèle ? Autoconsommation, modification de ses modes de transport grâce aux véhicules électriques et aux bornes de recharge, rénovation des logements… autant de petits gestes en faveur de la transition énergétique, pour participer à la préservation de l’environnement.
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Qu'est-ce que la transition énergétique ?
Transition énergétique : Définition
La loi n° 205-992 du 17 août 2015 de transition énergétique pour la croissance verte définit en son article 1 la transition énergétique en ces termes : « un mode de développement économique respectueux de l'environnement, à la fois sobre et efficace en énergie et en consommation de ressources et de carbone, socialement inclusif, soutenant le potentiel d'innovation et garant de la compétitivité des entreprises ».
La transition énergétique fait donc partie de la transition écologique, mouvement bien plus large qui consiste à valoriser et préserver l’environnement. Il s’agit d’abandonner les combustibles fossiles (charbon, gaz, pétrole) pour des énergies renouvelables et de limiter l’émission de gaz à effet de serre. C’est un véritable défi au vu de la hausse des besoins en énergie (du fait de la poussée démographique et de l’industrialisation).
Enjeux de la transition énergétique
L’enjeu de la transition énergétique est double :
- Face à l’urgence climatique, au réchauffement de la planète, il s’agit de limiter l’émission de gaz à effets de serre.
- Face à l’urgence de l’épuisement des ressources naturelles, il s’agit d’abandonner les énergies fossiles et de se tourner vers des énergies renouvelables.
Les secteurs les plus énergivores étant en France l’habitat et les transports, c’est dans ces domaines que les efforts des collectivités mais aussi des particuliers doivent se porter.
Législation
En France, la loi n° 205-992 du 17 août 2015 de transition énergétique pour la croissance verte fixe des objectifs à l’échelle nationale pour lutter contre le réchauffement climatique et pour renforcer son indépendance énergétique :
- Réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % d’ici 2025 ;
- Réduire la consommation énergétique finale de 50% en 2050 par rapport à 2012 ;
- Porter à 32% la part d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie et à 40% de la production d’électricité en 2030 ;
- Diminuer de 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre en 2030 ;
- Réduire de 30% par rapport à 2012, la consommation d’énergies fossiles en 2030.
En ce qui concerne directement les particuliers, la loi prévoit également l’obligation d’effectuer des travaux de rénovation énergétique à l’occasion de travaux importants de ravalement, de toiture ou d’aménagement.
Changer sa consommation d’énergie : l’autoconsommation
Qu’est-ce que l’autoconsommation ?
L’autoconsommation consiste pour un particulier à produire lui-même l’électricité qu’il consomme, grâce à des énergies renouvelables (soleil, vent, chaleur, eau). S’il produit plus qu’il ne consomme, le surplus d’énergie pourra être vendu, donné ou stocké. À l’inverse, s’il consomme plus qu’il ne produit, il pourra bénéficier de l’électricité du réseau auquel il reste raccordé. L’autoconsommation est donc à distinguer de l’autonomie.
Cette solution permet :
- De soutenir le développement d’énergies renouvelables (hydraulique, solaire thermique et photovoltaïque, éolien, biomasse) ;
- De se rendre indépendant des sources d’énergies non renouvelables ;
- De réduire sa facture d’électricité ;
- Une production décentralisée au plus proche des besoins du consommateur ;
- Une meilleure maîtrise de sa consommation d’énergie.
L’autoconsommation nécessite cependant :
- Un investissement initial non négligeable (qui sera rapidement rentabilisé) ;
- D’être propriétaire de son logement (en cas d’installations importantes) ;
- Un logement adapté qui dispose de bonnes conditions d’ensoleillement ou d’exposition au vent.
L’autoconsommation avec des panneaux solaires
L’autoconsommation grâce à l’énergie solaire nécessite l’installation de panneaux solaires photovoltaïques, d’un onduleur, et d’un compteur :
- Les panneaux photovoltaïques captent la lumière du soleil, et la convertissent en courant continu.
- Un ondulateur transforme ce courant continu en courant alternatif, qui peut être distribué aux appareils électriques du particulier.
- Le compteur permet de mesurer la quantité d’électricité injectée dans le réseau et revendue à un organisme habilité soumis à l’obligation d’achat, à un prix fixé par la loi.
Les fournisseurs d’énergie aident le particulier à déterminer la technologie utilisée (silicium amorphe, polycristallin ou monocristallin) le dimensionnement optimal des panneaux (par rapport à la consommation électrique du foyer), leur orientation, leur inclinaison (environ 30% par rapport à l’horizontale), leur positionnement (sur un toit ou sur le sol).
Le taux d’autoconsommation désigne la part de production électrique consommée immédiatement dans le logement. Il oscille entre 20% et 40% car les périodes de production d’électricité (la plupart du temps en journée) ne correspondent que rarement avec les périodes de consommation. Il convient de modifier ses habitudes de consommation en programmant le démarrage des équipements (lave-linge, chauffe-eau…) dans l’après-midi. Il est possible de stocker l’électricité produite grâce à des batteries solaires.
Le taux de production, quant à lui, désigne la part de consommation électrique d’un logement produite sur place (instantanément ou après stockage).
L’autoconsommation avec des panneaux solaires nécessite quelques démarches administratives :
- Une déclaration de travaux auprès de la mairie (intégrée à la demande de permis de construire pour un logement neuf) ;
- Une demande de raccordement au réseau Enedis ;
- L’attestation de conformité de l’installation électrique délivrée par l’organisme Consuel.
Bon à savoir
L’installation de panneaux solaires donne droit à une prime à l’autoconsommation photovoltaïque, à la TVA à 10%, et éventuellement à des subventions de la région ou du département.
Participer à la transition énergétique avec une éolienne
Les éoliennes ne sont pas réservées aux industriels : les particuliers peuvent utiliser l’énergie du vent dans le cadre de l’autoconsommation.
L’éolienne possède une hélice, une tour, un générateur électrique et un multiplicateur de vitesse. L’énergie cinétique du vent est transformée en énergie mécanique, convertie en électricité. L’énergie obtenue est distribuée dans le réseau électrique ou stockée.
Une éolienne domestique peut être horizontale (elle offre alors une bonne prise au vent, mais génère des nuisances sonores) ou verticale.
Un professionnel effectuera une étude de faisabilité et guidera le particulier dans les démarches administratives :
- Déclaration de travaux ou demande de permis de construire ;
- Demande de raccordement au réseau de distribution électrique ;
- Enquête de voisinage dans un rayon de 500 mètres.
Autoconsommation avec la biomasse
L’énergie biomasse provient de la combustion de matières organiques dégradables telles que le bois ou les résidus agricoles (fumier, lisier, boues d’épuration, déchets végétaux...). Cette combustion génère à la fois de la chaleur et de l’électricité.
Techniquement, les vapeurs issues de la combustion activent une turbine reliée à un alternateur qui produit de l’électricité.
À l’échelle du particulier, l’autoconsommation consiste en l’utilisation d’une chaudière biomasse, alimentée au moyen de bois, de sciure, d’écorces, voire de déchets ménagers.
L’autoconsommation collective
Lorsque l’autoconsommation est collective, un ou plusieurs producteurs délivrent de l’électricité à un ou plusieurs consommateurs finaux, proches territorialement, et raccordés au réseau public de distribution. Il s’agit le plus souvent d’autoconsommation photovoltaïque.
Producteurs et consommateurs se regroupent au sein d’une entité juridique (la personne morale organisatrice), qui signe une convention d’autoconsommation collective avec le gestionnaire de réseau. Les participants définissent les règles de répartition de l’électricité produite entre eux.
Changer de mode de transport : véhicules électriques et bornes de recharge
Pourquoi passer à l’électrique ?
Le défi écologique incite à développer de nouvelles solutions de transport. Les véhicules électriques sont dits « véhicule propres » ou « à faibles émissions » car ils permettent :
- d’économiser des ressources non renouvelables (le pétrole), car l’électricité peut être produite à partir d’énergies renouvelables ;
- de réduire l’émission de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique : une voiture électrique émet 2 à 6 fois moins de CO2 qu’une voiture thermique ;
- d’améliorer la qualité de l’air dans les villes en réduisant l’émission de particules nocives.
Comment choisir la meilleure offre de borne de recharge ?
Un véhicule électrique nécessite une prise renforcée dédiée, une borne de recharge murale (wallbox) monophasée, voire une borne en courant triphasé.
Bon à savoir
Il est possible de recharger sa voiture sur une prise traditionnelle grâce à un câble dédié, mais la recharge est alors très longue.
Un particulier qui envisage d’installer une borne de recharge doit être attentif aux points suivants :
- la puissance de la borne, dont dépend le temps de recharge ;
- la longueur du câblage nécessaire ;
- la résistance de la borne (aux intempéries et aux chocs), particulièrement si elle est installée en extérieur ;
- la compatibilité de la borne avec tous les véhicules électriques ou hybrides commercialisés en France ;
- la qualité du professionnel effectuant l’installation (la certification IRVE « Infrastructure de Recharge de Véhicule Électrique » est nécessaire pour bénéficier du crédit d’impôt) ;
- la garantie pièces et main d’œuvre (en général de deux ans) ;
- la facilité d’utilisation du dispositif.
Certaines wallboxes proposent des options comme un contrôle d’accès (grâce à un badge ou une clé), une gestion à distance, un pilotage énergétique qui régulent la charge pour éviter une disjonction...
Les installateurs de bornes de recharge proposent en général un diagnostic personnalisé (par téléphone et/ou sur place) tenant compte notamment de l’autonomie du véhicule, de la fréquence de charge et des distances parcourues.
Comment faire des économies ?
En passant à l’électrique, il est possible de bénéficier des aides de l’État et des collectivités territoriales :
- Aides à l’achat d’un véhicule électrique : bonus écologique, prime à la conversion (en mettant au rebut un véhicule thermique) ;
- Aide à l’installation de bornes électriques : TVA à 5,5 % pour les logements de plus de deux ans, crédit d’impôt à hauteur de 75 % du prix de l'équipement, dans la limite de 300 € (frais de pose inclus) par système de charge et limité à un seul équipement. Pour en bénéficier, l’installation doit être réalisée par un technicien habilité IRVE.
Rénover son logement : économiser grâce à la rénovation énergétique
La transition énergétique passe par l’accélération et l’amplification des travaux énergétiques. Il s’agit d’améliorer l’efficacité énergétique des logements pour un meilleur confort thermique, et une baisse du montant des factures d’énergie.
Pour cela, le particulier peut utiliser deux leviers : le chauffage et l’isolation.
Transition énergétique et chauffage des particuliers
Le particulier peut participer à la transition énergétique en remplaçant un système de chauffage vieillissant par un système à haute performance énergétique comme la pompe à chaleur, le poêle à bois ou la chaudière à condensation.
S’agissant des chaudières, il faut éviter les chaudières au fioul. Le particulier peut se tourner vers une chaudière à granulés de bois ou pellets, une chaudière gaz basse température ou une chaudière gaz à condensation.
La pompe à chaleur est un dispositif de chauffage écologique. Elle peut être géothermique (elle capte alors l’énergie thermique du sol), air-air ou air-eau.
À côté du système de chauffage central, il peut être utile d’installer un chauffage d’appoint comme un poêle à bûches, un poêle à granulés ou une cheminée avec insert. De tels dispositifs permettent de réduire la consommation d’autres énergies comme l’électricité, le fioul ou le gaz.
Enfin, un chauffage écologique, c’est aussi un chauffage maîtrisé. De nombreux systèmes de contrôle existent, du robinet thermostatique au programmateur de chauffage, qui permettent de ne pas chauffer inutilement.
Des travaux d’isolation pour une meilleure performance énergétique.
Améliorer l’isolation de son logement c’est lutter contre les pertes de chaleur. Une bonne isolation a donc un impact sur les factures d’énergie, sur le confort de vie et sur l’environnement !
L’isolation passe par l’étanchéité des portes et des fenêtres, mais également par les murs, les sols et la toiture, avec un isolant adapté (laine de verre, laine de chanvre, fibre de bois...).
Quelles aides de l’État pour la rénovation énergétique ?
Les travaux de rénovation ont un coût. Pour que tous puissent participer à la transition énergétique, quelle que soit leur situation économique, les gouvernements successifs ont mis en place de nombreuses aides.
Elles sont soumises à des conditions de revenus, et imposent des critères de performance énergétique à atteindre (revus chaque année dans la loi de finances).
Votre Accompagnateur Rénov’ vous renseignera ainsi sur :
- les CEE (certificats d’économie d’énergie) ;
- la prime énergie ;
- Ma Prime Rénov’ (qui remplace le CITE, crédit d’impôt pour la transition énergétique) ;
- Le prêt avance Rénovation ;
- L’éco-PTZ ;
- Les « Coup de pouce économie d’énergie » ;
- La TVA réduite ;
- L’exonération de taxe foncière liée à des travaux d’économie d’énergie.