L’isolation des combles perdus
Bien isoler un logement est une étape essentielle permettant de gagner en confort ainsi que de réduire sa consommation énergétique. Les combles font souvent office de zone perdue, source de refroidissement et de déperdition de chaleur. C’est donc une partie importante à isoler. Comment faire ? Quelle isolation choisir pour des combles perdus et quel budget prévoir pour cet espace sous toiture ? Le point dans ce guide dédié à la question.
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Isolation de combles perdus : tout comprendre
Selon l’Anah (Agence nationale de l’habitat), 4 millions des logements français disposent de combles perdus mal isolés. Or, cette lacune en matière d’isolation coûte cher, puisqu’elle représente 75 % de la totalité des déperditions énergétiques d’une habitation.
Isoler ses combles perdus montre donc de véritables avantages en matière d’économie d’énergie, de gain de chaleur et de confort dans l’ensemble de l’habitation. En effet, un espace sous-toiture mal isolé refroidit un logement, mais peut aussi générer une importante humidité. Autant de sources de nuisances qui poussent généralement à augmenter sa consommation d’énergie et à augmenter ses factures. Des travaux d’isolation apportent donc une véritable valorisation de sa maison ou de son appartement.
Combles perdus : définition
Les combles perdus représentent un faible espace, situé sous la toiture. En général, cet espace est encombré par des poutres de charpente ce qui empêche tout aménagement. Il existe cependant deux types de combles perdus : les combles perdus accessibles et les non-accessibles. Il s’avère important de les différencier pour opter pour la solution d’isolation la plus pertinente. Pour faire simple, les combles perdus accessibles autorisent un déplacement relativement facile. Quant aux combles perdus inaccessibles, ils se révèlent vraiment impraticables de par l’absence d’accès ou une trop faible hauteur sous charpente.
Déperdition de chaleur d’un logement : pourquoi isoler ses combles ?
L’isolation des combles est particulièrement mise en lumière par les campagnes d’information sur les économies d’énergie. Voici des données pour mieux comprendre l'importance de l’isolation de cette zone au sein d’un logement.
Ainsi, la toiture représente la première source de déperdition thermique du logement avec un total de 30 %. L’isolation des combles se montre donc primordiale afin de régler cette problématique, qu’il s’agisse de combles aménageables ou non. Cette solution s’avère d’autant plus avantageuse qu’elle se montre très simple à mettre en place. Enfin, l’isolation de combles perdus présente un prix au m² attractif.
Pour procéder à un isolement efficace des combles perdus, voici les principaux éléments à prendre en compte :
- la surface à isoler qui guide sur le format de l’isolant ;
- les propriétés de l’isolant selon le confort recherché (hiver/été, isolation thermique/ acoustique) ;
- la performance thermique de l’isolant (qui implique une épaisseur plus ou moins importante) ;
- l’impact environnemental du matériau (plus ou moins propre à fabriquer et facile à recycler).
Combles perdus : quand les isoler ?
Plusieurs éléments doivent alerter sur la nécessité de faire ou refaire l’isolation de ses combles perdus :
- les sensations d’inconfort : froid, impression d’humidité ;
- l’augmentation de sa consommation énergétique ;
- la date de la dernière isolation : il est, en effet, recommandé de refaire son isolation tous les 10 ans ;
- des signaux visuels : isolant mouillé, montrant un tassement ou une ondulation.
À noter : Pour combles inaccessibles où l’aspect de l’isolant ne peut être contrôlé, le recours à une caméra thermique peut s’avérer nécessaire. Cependant, la mise en œuvre de cette technologie s’avère délicate tout comme l’interprétation des relevés. Dans ce cas, s’adresser à un thermicien ou bureau d’études thermiques pour effectuer un diagnostic de l’isolation en place se révèle donc particulièrement judicieux. Le tarif d’un bilan thermique pour l’ensemble d’un logement varie entre 300 et 1.000 euros ; un investissement non-négligeable qui permet pourtant d’éviter des dépenses d’isolation inefficaces et s’avère éligible à certaines aides comme MaPrimeRénov’.
Quelle isolation pour les combles perdus ? Les réglementations
Pour atteindre une isolation de toiture performante, l’objectif est d’atteindre les objectifs des normes BBC 2012 dans le neuf, et RT 2012 ou RT 2020 en rénovation. Cette dernière réglementation thermique entrera, en effet, en vigueur au cours de l’été 2021.
Il s’agit de normes très exigeantes, demandant d’investir un budget conséquent. Ainsi, ces réglementations préconisent d’atteindre un haut niveau de résistance thermique, notée R. Cette résistance indique la capacité d’un isolant à résister à la chaleur ou au froid. Aussi, plus un isolant a un R élevé, plus il se révèle performant.
Pour les combles perdus, il est ainsi recommandé d’atteindre un R de 8 m2.K/W minimum dans le neuf, contre un R de 4,5 m2.K/W minimum en rénovation. Sachant que la valeur exigible pour bénéficier d’aides financières pour l’isolation des combles perdus est de 7 m2.K/W à minima.
Pour autant, cette réglementation exigeante permet de bénéficier d’un résultat convaincant au niveau confort.
Enfin, cette norme peut rendre éligible à des aides financières à l’isolation. Pour y avoir droit, il faut réaliser une épaisseur minimale de 30 cm d’isolation, à adapter en fonction du type de matériaux isolants choisi. Chaque isolant dispose, en effet, d’une conductivité thermique et d’une résistance variables.
Remarque : pour atteindre la performance optimale d’isolation des combles perdus, il est recommandé d’opter pour un R équivalent à 10 m2.K/W. Cet objectif requiert alors une épaisseur d’isolant de 40 cm.
Quelles sont les solutions d’isolation sous-toiture ?
Plusieurs paramètres vont influer sur la qualité de l’isolation.
- En premier lieu, celle-ci dépendra de la technique de pose retenue. Une isolation par l’intérieur se fait par la pose d’isolant directement sur les soupentes ou le plancher. Une variante peut aussi consister à insuffler une couche d’isolant en vrac.
- L’autre élément qui aura un impact majeur sur la qualité de l’isolation : la qualité et l’épaisseur des matériaux choisis.
Autant d’éléments à bien prendre en compte avant de débuter ses travaux d’isolation.
Combles perdus : opter pour la bonne technique d’isolation
Diverses techniques sont donc disponibles pour réaliser l’isolation de ses combles par l’intérieur. En règle générale, le budget, la situation et l’accessibilité de l’espace sous toiture font partie des critères de sélection.
Isolation des combles par soufflage
La technique par soufflage est celle à privilégier lorsque les combles s’avèrent très difficile d’accès. Cette solution permet une répartition homogène du produit isolant dans l’ensemble de l’espace, y compris les coins. Cela permet donc un résultat final optimal sans ponts thermiques.
Concrètement, l’isolant en vrac est projeté par une souffleuse et vient emplir l’espace dans son intégralité. Cette méthode, proposée par les professionnels, figure parmi les moins onéreuses. C’est aussi une solution qu’il est possible de réaliser soi-même, avec la location du matériel de soufflage et l’équipement de protection indispensable.
Isolation des combles par épandage
Cette méthode d’isolation fonctionne sur le même principe que celle par soufflage. Pour autant, elle est préconisée dans le cas de combles perdus plus accessibles et surtout pour des petites surfaces. Comme elle ne demande pas d’avoir recours à une machine spécifique, cette méthode est peu onéreuse. L’isolant est simplement réparti à l’aide d’un râteau.
Isolation des combles par rouleaux ou panneaux
Cette méthode d’isolation se montre relativement plus complexe. En effet, elle demande la pose de deux couches de rouleaux au niveau du sol des combles. Ces couches s’entrecroisent afin d’éviter les ponts thermiques au niveau des solives.
Il est recommandé d’appliquer un pare-vapeur du côté intérieur (en direction de la partie chauffée de l’habitation). Posé directement sur le plancher des combles, ce pare-vapeur est donc sous la première couche d’isolant. Il permet de limiter la condensation au niveau de l’isolant ou de la charpente, et donc d’éviter la détérioration des matériaux dans le temps.
Si le plancher s’avère trop encombré pour envisager cette pose intermédiaire de rouleaux, l’isolation des combles perdus peut aussi s’effectuer par la pose de panneaux au niveau des rampants de la toiture. C’est en revanche une installation plus exigeante.
Il est donc conseillé, pour une efficacité optimale de l’isolation, de la réaliser au plus près du volume chauffé. Ainsi, pour les combles perdus, l’isolation du plancher est à privilégier par rapport aux rampants sous toiture.
À noter : quelle que soit l’option choisie, l’isolation doit toujours se faire sur un support sec, dépourvu de toute humidité.
Bien choisir ses isolants pour combles perdus
Il existe une vaste gamme de matériaux permettant de réaliser une isolation de combles perdus. La sélection se fera :
- selon objectif recherché : isolation thermique seule ou isolation thermique et phonique, isolation contre le froid ou contre le froid et la chaleur ;
- selon les performances à atteindre ;
- ou encore selon des préférences environnementales.
Voici une sélection des possibilités existantes sur le marché actuel.
Isolants naturels d’origine animale ou végétale
Les laines animales (de mouton, de brebis ou plumes) et laines végétales (ouate de cellulose, chanvre, coton, liège, fibres de bois) présentent une bonne efficacité. Elles ont, de plus, l’avantage d’être efficaces pour réduire l’humidité du logement. Enfin, ces matériaux se révèlent parfaitement conformes aux normes de conductibilité thermique.
Isolants d’origine minérale
Laine de verre, laine de roche, ou encore de verre cellulaire entrent dans cette catégorie. Ces différents matériaux présentent une bonne performance pour isoler contre le froid, tout en offrant une belle résistance au feu.
Isolants synthétiques
Dans cette famille d’isolants se trouvent le polystyrène, le polyuréthane ou encore la mousse phénolique. Ces matériaux offrent une résistance thermique de qualité et une réduction de l’humidité efficace.
Conseil : Privilégier les isolants de qualité, labellisés CE (gage de conformité du produit par rapport aux normes européennes) ou ACERMI (label délivré par l’association pour la certification des matériaux isolants garantissant leurs performances techniques et leur fiabilité).
Tableau comparatif des différents isolants pour combles
L’efficacité des isolants varie selon leur épaisseur, chaque isolant présentant une résistance à la chaleur et une conductibilité propre. Le prix de l’isolation des combles perdus évolue donc en fonction des matériaux mais aussi de leur épaisseur.
Isolant | Avantages/Inconvénients | Épaisseur en mm | R en m2.K/W | Prix au m2 |
Laine de verre | - Matériau léger, facilité de pose, bonne isolation acoustique - Durée de vie moyenne - Impact environnemental important | 240 | 6,85 | 14 à 16 € |
Laine de roche | - Matériau léger, facilité de pose, peu sujet aux rongeurs - Durée de vie moyenne - Impact environnemental important | 260 | 7,20 | 20 à 25 euros |
Laine de mouton | - Bonne résistance à l’humidité - Durée de vie faible - Écologique | 300 | 8,55 | 30 à 35 € |
Laine de chanvre | - Bonne performance énergétique - Pose délicate - Écologique | 240 | 6,3 | 25 à 30 € |
Ouate de cellulose en vrac | - Bon marché, ininflammable - Installation peu aisée - Écologique | 300 | 7,1 | 13 à 15 € |
Polyuréthane (plaque) | - Bonne performance pour faible épaisseur - Facilité de pose - Impact environnemental important, toxicité en cas d’incendie | 140 | 6 | 45 à 55 € |
Comment réaliser son isolation de combles perdus ?
Il est possible d' isoler ses combles perdus soi-même, à condition de suivre un certain nombre de précautions. Celles-ci ont un double objectif :
- éviter les irritations dermatologiques ou des voies respiratoires de l’installateur ;
- assurer une bonne performance de l’isolant.
Pour un résultat sûr et performant, mieux vaut cependant s’adresser à un professionnel. En effet, sa prestation apporte des garanties, notamment s’il s’agit d’un artisan RGE qualifié spécifiquement pour réaliser cette tâche en respectant les normes en vigueur.
Par ailleurs, un expert sera force de conseil pour proposer l’isolation la plus adaptée à la situation précise.
Remarque : avec la mise en place d’une résistance thermique minimale de 7 m2.K./W., faire appel à un professionnel certifié RGE est la condition nécessaire pour bénéficier des aides financières pour l’isolation des combles perdus.
Quelles aides pour ces travaux d’isolation des combles perdus ?
Il est possible de solliciter, pour l’isolation des combles perdus, l’aide de l’état ou d’autres organismes. Il s’avère donc recommandé de bien se renseigner pour en bénéficier. Vous trouverez ainsi :
- L’aide des fournisseurs d’énergie dans le cadre des Certificats d’économie d’énergie (CEE) : aussi appelée, isolation des combles à 1 euro, cette prime concerne tous les ménages, avec cependant une participation plus ou moins importante en fonction des revenus du foyer. Elle s’avère particulièrement indiqué pour l’isolation des combles perdus.
- Ma PrimeRenov’(fusion des dispositifs CITE et ANAH) : son montant dépend des revenus des demandeurs.
- l’Éco-Prêt à Taux Zéro : permet d’emprunter de 15 000 à 30 000 euros, selon le nombre d’actions de rénovation énergétique engagées.
- la TVA à 5,5 % tant pour les fournitures que pour la main-d’œuvre.
Remarque : ces aides s’avèrent soumises à des conditions, telles que l’ancienneté du logement (+2 ans), la fourniture et la pose des isolants par un professionnel RGE spécialisé dans l’isolation.